Lorsqu’un salarié est licencié pour motif économique, il bénéficie d’un droit fondamental : la priorité de réembauche. Ce droit, prévu par l’article L. 1233-45 du Code du travail, permet au salarié de bénéficier d’une priorité pour tout poste compatible avec sa qualification, dans l’entreprise, pendant un délai d’un an à compter de la date de rupture de son contrat.
En pratique, cela signifie que si l’employeur procède à des recrutements dans ce délai, il doit proposer les postes disponibles en priorité aux anciens salariés ayant demandé à bénéficier de cette priorité.
Pour faire valoir ce droit, le salarié doit en faire la demande expresse auprès de son ancien employeur dans le délai d’un an. À défaut, il perd le bénéfice de cette priorité (Cass. soc. 30 mars 1999, n° 97-41.265 ; Cass. soc. 9 juin 1999, n° 97-41.762).
Il est fréquent que les employeurs informent les salariés de ce droit dans la lettre de licenciement, notamment après l’acceptation d’un Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP).
Cependant, la Cour de cassation, dans un arrêt du 26 février 2025 (n° 23-15.427), a rappelé que le salarié doit impérativement être informé de sa priorité de réembauche au plus tard au moment de son acceptation du CSP.
Autrement dit, l’information doit être donnée en amont ou, au plus tard, concomitamment à la proposition du CSP, et non après.
Pour sécuriser la procédure, il est recommandé de faire figurer cette information à plusieurs niveaux :
Le non-respect de cette obligation d’information n’entraîne pas la nullité du licenciement, ni ne remet en cause sa cause réelle et sérieuse.
En revanche, le salarié peut obtenir des dommages et intérêts s’il démontre un préjudice lié à l’absence d’information.
Cette décision de la Cour de cassation souligne l'importance d'une gestion rigoureuse des procédures de licenciement économique.
Source : Soc. 26 févr. 2025, F-B, n° 23-15.427
Maître Ricard, avocate à Toulouse et dans les villes voisines de Balma et Blagnac, exerce exclusivement en droit du travail depuis plus de 13 ans. Après avoir pratiqué à Paris pendant 7 ans, elle met aujourd'hui son expertise au service des salariés et employeurs de la région toulousaine.
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