Report de l’entretien préalable au licenciement pour cause d'arrêt maladie

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Le 02 juin 2025
Report de l’entretien préalable au licenciement pour cause d'arrêt maladie
En cas de report de l’entretien préalable au licenciement, l’employeur doit-il tout recommencer ? Ce que dit la Cour de cassation en mai 2025 : Cass. cass. 21 mai 2025, n° 23-18.003.

Les règles de convocation à l’entretien préalable

L'article L. 1232-2 du Code du travail impose à l'employeur de respecter un délai minimal de cinq jours ouvrables entre la convocation à l'entretien préalable (envoyée en LRAR ou remise en main propre contre décharge) et la tenue effective de cet entretien.

Ce délai vise à garantir les droits du salarié en lui permettant de se préparer, éventuellement avec l’assistance d’un conseiller.

Mais que se passe-t-il en cas de report de cet entretien ?
L’employeur doit-il recommencer toute la procédure ?
Et si ce report est lié à un arrêt maladie du salarié ?

En cas de report pour cause d'arrêt maladie

La Cour de cassation (Cass. cass. 21 mai 2025, n° 23-18.003) vient rappeler une règle essentielle :

  • En cas de report de l’entretien préalable à l’initiative de l’employeur, pour cause d’arrêt maladie du salarié, le délai de cinq jours court à compter de la convocation initiale.
  • Il n’est pas nécessaire d’adresser une nouvelle convocation formelle.
  • L’employeur doit simplement informer le salarié, en temps utile et par tous moyens (par écrit), des nouvelles date et heure de l’entretien.

En revanche, en dehors de l’hypothèse d’un arrêt maladie, il est recommandé de renouveler la convocation dans les formes légales (nouvelle lettre, délai de 5 jours, etc.).

Illustration concrète :

Une salariée, convoquée initialement le 31 octobre pour un entretien le 9 novembre, voit son entretien reporté au 30 novembre en raison d’un arrêt maladie. Elle est informée de la nouvelle date par courrier. Elle est licenciée le 3 décembre.

La Cour valide la procédure :

  • La convocation initiale respectait le délai légal.
  • La salariée a été informée en temps utile du report.
  • La procédure est donc régulière, même sans nouvelle convocation formelle.

Bonnes pratiques pour les employeurs

  • Respectez scrupuleusement le délai de 5 jours ouvrables après la première convocation.
  • En cas de report lié à l’état de santé du salarié, informez celui-ci par tout moyen (par écrit), rapidement.
  • Dans tous les autres cas de report (non liés à un arrêt maladie), recommencez la procédure de convocation pour sécuriser le licenciement.
  • Pensez à conserver les preuves de l’envoi et de la réception.

Et en cas de contestation du licenciement ?

La Cour rappelle également que le délai de prescription de l’action en contestation d’un licenciement est de 12 mois, à compter du lendemain de la réception de la lettre de licenciement par le salarié (et non de son envoi).

A lire : Contestation du licenciement : quand commence réellement le délai de 12 mois ?

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